Le Genre s’est invité au cœur des discussions sur la paix et la sécurité en RDC. Dans le cadre du projet Mon Passeport Sécurité, les SISTERS et ses partenaires, ont réuni des femmes et jeunes filles de Kinshasa, Lubumbashi, Likasi et du Nord-Kivu. Pendant deux jours, elles ont été plongées dans une formation qui dépasse les manuels : apprendre à collaborer avec les autorités locales, comprendre les dynamiques de prévention et de médiation, et surtout, saisir leur pouvoir de transformation dans la sécurité humaine.

Cette initiative prend un relief particulier cette année, marquée par le 25e anniversaire de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité qui appelle à une représentation significative des femmes dans la prévention et la résolution des conflits, ainsi que dans la consolidation de la paix.
Les échanges avec des expertes de la Police nationale congolaise, la Commissaire Supérieure Principale Nene Musavuli et la Commissaire Germaine Nebwe, ont permis d’aborder les défis liés à la sous-représentation féminine dans ces secteurs, tout en mettant en lumière les avantages d’un leadership féminin fort et inclusif, ouvrant des perspectives concrètes d’opportunités de carrière au sein des organes de sécurité publique.

La Commissaire Divisionnaire Anes IPO Ouoba Nignan Anes, Conseillère Genre à la Police des Nations Unies (UNPOL) a partagé son expertise sur l’importance de placer les femmes au centre des stratégies de prévention et de résolution des conflits. Elle a parlé de son expérience personnelle qui l’a conduit à intégrer la Police du Burkina Faso, après des études de Master à l’Université et de l’évolution progressive des mentalités dans son pays sur la place des femmes dans ce métier.

Elle a rappelé que l’intégration du Genre dans les dispositifs de sécurité contribue à la protection des communautés, mais ouvre également des perspectives de prise en compte des besoins spécifique des femmes et des filles dans les décisions et les stratégies sécuritaires.
Les échanges ont démontré la nécessité d’accorder aux femmes davantage d’espace et de responsabilités, tant au sein des comités locaux de sécurité élargis, que dans la vulgarisation des plans et processus nationaux de paix dont notamment l’Accord de Washington entre la RDC et le Rwanda qui a fait l’objet d’un échange entre les participantes et Madame Emna Zghonda, chargée des questions politiques à ONU Femmes.
La déléguée du Ministère du Genre, s’est appesantie sur la prévention des conflits émergents et communautaires, souvent exacerbés par les aléas climatiques, les stéréotypes, la désinformation, les défis économiques et les mutations technologiques. Des questions qui font partie du plan d’action de troisième génération pour la mise en oeuvre de la Résolution 1325.

Un partenariat solide pour un impact durable
SISTERS remercie chaleureusement la MONUSCO, à travers la Section Genre et la Police des Nations Unies, ONU Femmes, le Chapitre YALI East Africa en RDC, le Ministère du Genre et les différents participants issus des mouvements associatifs de Kinshasa, Lubumbashi, Likasi et du Nord-Kivu. Leur collaboration a été essentielle pour enrichir ces échanges et renforcer l’impact de cette formation.
Cette première phase n’est qu’un début. La deuxième est prévue pour les 27 et 28 octobre 2025. Elle visera à approfondir les compétences des participantes et à les préparer à se lancer dans la sensibilisation directe des femmes et des filles jeunes diplômées d’Etat ou universitaires, à rejoindre les académies et écoles de formation spécialisées de la Police et de l’Armée congolaise.
À travers ce programme, les SISTERS entendent contribuer à la matérialisation du Plan d’Action National de mise en œuvre de la Résolution 1325, en outillant les femmes pour qu’elles deviennent des actrices à part entière de la stabilité et de la cohésion sociale en RDC.