C’est une interrogation cruciale qui se pose particulièrement dans le cadre de l’Octobre Rose, la campagne mondiale de sensibilisation sur le cancer du sein. En République Démocratique du Congo (RDC), cette sensibilisation a un caractère particulier, notamment pour les femmes qui, en raison de plusieurs facteurs, ont souvent un accès limité à l’information et aux soins. Le cancer du sein est la principale cause de mortalité chez les femmes et sa détection tardive en aggrave le pronostic.
Le cancer du sein se caractérise par une prolifération incontrôlée de cellules au sein des glandes mammaires, pouvant s’étendre et affecter d’autres organes s’il n’est pas traité à temps. Selon le Dr Jacques Mbuyi, deux types de facteurs de risque existent : les facteurs non modifiables, tels que la prédisposition génétique et l’âge, et les facteurs modifiables liés au mode de vie, comme la consommation d’alcool et de tabac ou encore le surpoids.
Dans le contexte congolais, de nombreuses femmes ignorent l’importance de faire un auto-examen régulier, pourtant essentiel pour repérer les signes comme l’apparition de masses, des modifications de la peau ou des sécrétions inhabituelles autour du sein.
Se faire sucer les seins : la solution ?
Une théorie tenace circule sur les réseaux sociaux selon laquelle, se faire sucer les seins par son partenaire de vie est une solution pratique pour prévenir ce type de cancer. Plusieurs théories s’affrontent et je peux vous dire que les plus sérieuses que j’ai exploré ne sont pas unanimes.
Ne vous fiez donc pas à ce qui se dit sur Internet. L’autopalpation reste le mode de dépistage qui permet une prise en charge rapide et, par conséquent, un meilleur pronostic. Un diagnostic tardif peut entraîner des interventions plus lourdes comme la mastectomie, une opération qui impacte considérablement l’image corporelle des femmes dans une société comme la nôtre où l’apparence physique a une importance capitale dans la psychologie et le bien-être des femmes.
Notre mode de vie : un tueur silencieux
L’autre facteur à risque pour ce type de cancer sont les perturbateurs endocriniens. Pour faire simple, ce sont des substances chimiques présentes dans des produits que nous consommons tous les jours en allant au supermarché ou dans nos Wenze comme le Bisphénol dans le plastiques, les phtalates dans les produits cosmétiques (crème, lotion, shampoing, vernis à ongles), les détergents (Triclosan) ou encore les reçus de caisse qu’on vous remet au supermarché qui contiennent pour beaucoup du Bisphénol.
Toutes ces substances génèrent de l’œstrogène, une hormone clé dans le développement du cancer du sein.
Octobre Rose est un rappel sur la nécessité mesdames de faire du dépistage une routine de vie. Heureusement que les hommes aident aussi à porter le message et à sensibiliser celles qui n’y prêtent pas attention. Il ne suffit pas seulement d’en parler. Porter un symbole rose sur votre veste, sur le parechoc de votre véhicule ou devant votre boutique, ou encore sur votre profil sur les réseaux sociaux, est déjà un bon moyen de faire passer le message et de créer une dynamique importante.