Kinshasa, le 23 juin 2025

Rassemblées par la Synergie des Femmes pour la Paix et la Sécurité, un collectif d’activistes, juristes, victimes et médiatrices, des femmes congolaises ont remis ce lundi 23 juin, au cours d’une cérémonie à Kinshasa, une note de plaidoyer aux autorités congolaises exigeant trois choses : un cessez-le-feu immédiat à l’Est de la République Démocratique du Congo, la protection des civils dans les zones de conflit, et l’inclusion effective des femmes dans tous les processus de paix.
Ce document, destiné notamment à la Ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, s’inscrit dans un contexte de violences persistantes dans les provinces du Kivu notamment. Selon les chiffres de l’OCHA, près de 7 millions de personnes sont actuellement déplacées en RDC, en majorité des femmes et des enfants.
Ce que demande la Synergie des Femmes pour la Paix et la Sécurité, c’est l’application effective des grandes résolutions internationales. La 1325 d’abord, adoptée en 2000, qui place la femme au cœur des efforts de paix. La 2250 ensuite, qui élargit cette exigence à la jeunesse et appelle à une participation significative aux processus de réconciliation.
« Nous ne voulons pas être consultées après les négociations. Nous voulons être à la table, dès le départ », a lancé une représentante de la Synergie, rappelant que la paix ne peut pas être durable si elle continue d’être négociée sans la moitié de la population dont elles sont issues.

La Ministre des Affaires étrangères, dans son allocution, a salué l’initiative, promettant de porter cette note aux plus hautes instances de l’État. Un engagement qui s’ajoute aux efforts du gouvernement congolais pour renforcer le cadre national de mise en œuvre du programme Femmes, Paix et Sécurité.
Sur le terrain, la MONUSCO continue de jouer un rôle pivot en soutenant les dialogues communautaires, les programmes de désarmement et de protection des civils. Elle reste un partenaire stratégique, notamment dans les zones les plus reculées.

Madame Julienne Lusenge en compagnie de la Ministre des Affaires étrangères
Les femmes présentes ce 23 juin n’entendent plus ne se contenter que d’initiatives symboliques. Elles demandent la mise en place d’un cadre formel d’inclusion, allant au-delà des quotas, où leur expertise, leur vécu et leur légitimité soient pleinement reconnus. Car ce sont elles qui tiennent les communautés debout, lorsque tout s’effondre.
Tant que ces femmes ne seront pas au cœur du processus, le pays risque de continuer à traiter les symptômes du mal congolais, sans jamais guérir les blessures qui gangrènent les principaux membres qui forment son corpus : 52 millions de voix qui en appellent à la paix !