Kinshasa, RDC — Sous le soleil ardent de Kinshasa /RDC, nous avons retrouvé Justinien Bacirongo Binyoma, un homme au sourire franc et à la voix posée. Coordonnateur national du projet d’Autonomisation par la Valorisation de l’Entrepreneuriat Agricole et rural sensible à la Nutrition, Inclusif et Résilient au climat (AVENIR), il nous accueille dans un bureau modeste, mais animé par de grandes ambitions. Derrière des chiffres et des rapports, c’est une histoire d’impact humain qu’il veut nous partager – surtout pour les jeunes femmes congolaises.

« Le projet AVENIR n’est pas qu’un nom. C’est une promesse, » lance-t-il avec conviction.
Financé par le Fonds international de développement agricole (FIDA), l’Agence française de développement (AFD), et d’autres partenaires incluant le Gouvernement Congolais, ce programme chiffré à 213,5 millions de dollars qui arrive à échéance en Aout 2030, vise à désenclaver les territoires des provinces entourant la ville de Kinshasa à savoir le Kongo Central, le Kwango, le Kwilu et le Mai-Ndombe en les connectant à la route nationale n°1, un lien vital vers la capitale et ses marchés.
Mais ce qui rend ce projet unique, c’est sa vision centrée sur les femmes.

« Le cœur du projet, ce sont elles », insiste Justinien Binyoma . « L’objectif, c’est que 50 % des bénéficiaires soient des femmes. Pas juste comme participantes, mais comme actrices majeures du changement. »
Concrètement, le projet AVENIR RDC ambitionne d’atteindre 450 000 ménages ruraux, soit près de 2,6 millions de personnes. Parmi les objectifs clés : augmenter de 30 % les revenus des producteurs et productrices des zones cibles et améliorer de 30 %, les rendements des principales cultures, et assurer que 50 % des ménages bénéficient d’une meilleure sécurité nutritionnelle.
Pour faciliter l’accès aux marchés, le projet prévoit également la réhabilitation de 670 km de pistes rurales, la modernisation de 21 marchés territoriaux et la rénovation de 15 ports fluviaux. Ces infrastructures permettront une augmentation de 30 % de la commercialisation des excédents agricoles, soutenue par 8 500 initiatives d’entrepreneuriat rural et agricole, principalement portées par des coopératives, des femmes et des jeunes. Une aubaine pour Kinshasa, ville vorace avec ses vingt millions d’âmes à nourrir chaque jour et des opportunités pour les entrepreneurs.
Des ateliers de planification aux visites sur les marchés, l’équipe du projet AVENIR a identifié des organisations locales dirigées par des femmes, où elles occupent des rôles de leadership. Ces femmes deviennent porteuses de projets agricoles, entrepreneures rurales, ou formatrices dans leur communauté.
« Beaucoup de jeunes femmes nous surprennent par leur dynamisme. Elles créent des petites entreprises, innovent en agriculture, s’organisent en coopératives… Le projet leur donne les outils, mais elles font le reste avec passion. »
L’ambition ne s’arrête pas là. Le projet intègre aussi les femmes vivant avec un handicap ou issues des peuples autochtones. « On ne veut laisser personne de côté. L’inclusion, c’est fondamental pour une vraie transformation sociale. »
Pour celles qui hésitent encore à s’engager, Justinien Binyoma a un message :
« Il y a de la place pour chaque femme, chaque jeune fille. L’avenir vous appartient. Si vous avez une idée, une volonté de contribuer, ce projet est fait pour vous. C’est vous, les jeunes femmes congolaises, qui porterez ce pays demain. Nous, on est juste là pour déblayer un peu le chemin. »

À vous, jeunes lectrices : si vous êtes dans l’une de ces provinces ou connaissez une personne qui y vit et rêve de lancer une activité entrepreneuriale liée à l’agriculture ou élevage, de cultiver, d’apprendre ou de construire un avenir meilleur, sachez que ce type d’opportunité est fait pour vous.